Il y a quelques jours, Sam Altamn, CEO d’OpenAI et papa de ChatGPT, publiait un billet de blog très remarqué. Il prophétisait l’arrivée prochaine d’une IA superintelligente qui pourrait surpasser l’être humain pour n’importe quelle tâche intellectuelle et donc aller dans des directions que nous ne pouvons même pas concevoir. Ce lancement pourrait même intervenir d’ici dix ans, selon lui. Cette idée ne convainc pas vraiment le chercheur français Yann Le Cun, qui officie actuellement en tant que scientifique en chef de l’IA chez Meta.
L’IA actuelle n’a pas l’intelligence d’un chat
En mai, ce dernier avait d’ailleurs répondu à un chercheur d’OpenAI qui venait de quitter ses fonctions et estimait qu’il allait falloir gérer l’impact d’une IA ultra-intelligente. Celui qui est considéré comme un pionnier dans ce domaine estimait ainsi :
Il me semble qu’avant de « trouver de toute urgence comment contrôler des systèmes d’IA beaucoup plus intelligents que nous », nous devons avoir le début d’un aperçu de la conception d’un système plus intelligent qu’un chat domestique.
Il vient justement d’expliciter sa pensée auprès du Wall Street Journal. D’après lui, les félins sont dotés d’un modèle mental du monde physique, d’un mémoire durable et d’une capacité de raisonnement et de planification. Autant d’éléments dont ne disposent pas du tout les IA les plus avancées à l’heure actuelle.
Il indique d’ailleurs que Meta planche également sur ce type de technologies :
À l’avenir, lorsque les gens parleront à leur système d’IA, à leurs lunettes intelligentes ou à tout autre appareil, nous aurons besoin que ces systèmes d’IA aient des caractéristiques de niveau humain, qu’ils aient vraiment du bon sens et qu’ils se comportent vraiment comme un assistant humain.
Sauf que nous en sommes encore très loin et que l’émergence d’une telle innovation pourrait prendre des décennies, selon Yann Le Cun. Pourquoi ? Les systèmes d’IA actuels ne pourront en aucun cas permettre la création d’IA super-intelligentes, et ce même en ajoutant les puces les perfectionnées.
Il faudra donc créer des IA qui fonctionnent de manière différente. Cela pourrait notamment passer par les travaux « FAIR » qui sont actuellement menés en interne chez Meta. Pour simplifier, les modèles apprennent comme un bébé animal en recevant des informations visuelles (sous la forme de vidéos).
Cela rappelle notamment cette étude réalisée en 2023 par des scientifiques de l’université Carnegie Mellon qui avaient formé des robots aux tâches ménagères en leur faisant regarder des vidéos de tutoriels sur Internet. Pour en savoir plus, vous pouvez relire notre article dédié ici.
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« L’IA est plus bête qu’un chat » : les confidences de ce pionnier français de l’IA sur l’avenir
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