10/16/2024

On a essayé le Meta Quest 3S : le casque qui démocratise enfin la réalité virtuelle ?

Début octobre, Mark Zuckerberg présentait ses nouveaux joujous destinés à se poser devant vos yeux. Au programme, le projet Orion (des lunettes de réalité mixte qui ringardisent le Vision Pro), de nouvelles lunettes Rayban et le Quest 3S, dernier casque de réalité virtuelle destiné à démocratiser la technologie.

La semaine dernière, Meta nous invitait à Londres pour découvrir ces nouveautés, à l’exception du très confidentiel projet Orion (snif). En attendant d’en savoir un peu plus sur les lunette Rayban, découvrez notre premier avis sur le Quest 3S, casque de réalité virtuelle le plus abordable du marché.

Le plastique c’est fantastique

Comme le Quest 3, le 3S ne revêt pas les matériaux nobles (aluminium, acier etc.) du Vision Pro. Et pour cause, il côute dix fois moins cher. Meta opte pour un plastique gris clair mat qui fait parfaitement illusion et qui présente en plus l’avantage de ne pas peser sur les cervicales.
Avec ses 515 g sur la balance, le Quest 3S est léger et confortable (pour un casque VR). Un atout non négligeable pour celles et ceux qui souhaiteraient se plonger, par exemple, dans un marathon Seigneur des Anneaux.

Autre bon point : les sangles d’origine, qui épousent l’arrière et le haut du cr̂ane, se révèlent aussi très confortables et faciles à ajuster. Parfait pour la cible “débutante” de Meta.

Le casque s’accompagne de deux manettes façon Nintendo Switch que l’on sangle au poignet pour éviter les accidents (notamment en jeu et pour les activités sportives). Elles ne sont pas indispensables pour la navigation puisqu’elle peut aussi s’effectuer au doigt et à l’oeil, comme sur le Vision Pro, avec évidemment moins de précision.

Malgré ces bons ingrédients et l’emploi de coussinets rembourés, le Quest 3S souffre du défaut de tous les casques AR/VR : il a tendance à trop compresser le visage. Après notre essai d’une vingtaine de minutes sur Batman Arkham VR, nous avions déjà les traces du casque autour des yeux façon masque de ski. Jean-Claude Dusse, si tu nous regardes…

Qualité d’image et de son convaincante (pour le prix)

Meta Connect Quest 3s
© Meta

Pour 330 euros, on ne s’attendait pas à une qualité d’image exceptionnelle. La lecture de la fiche technique nous confortait dans cette idée. Le Quest 3S embarque en effet deux écrans LCD projetant une image avec une résolution de 773 ppp (contre 1 218 ppp pour le Quest 3) et un champ de vision de 96 degrés (110º pour le Quest 3). On avait franchement peur que “ça pique les yeux”.

En réalité, le Quest 3S ne se débrouille pas si mal au regard de son prix. Pour les contenus 2D (par exemple une vidéo), la qualité d’image se révèle très correcte. En revanche, les limites techniques se ressentent dans les contenus plus immersifs. Cela s’explique par l’emploi de lentilles Fresnel, de moins bonne qualité que les Pancake du Quest 3. Concrètement, les bords de l’image sont toujours flous.

Ces défauts sont loin d’̂etre rédhibitoires et n’entament en rien notre enthousiasme. Le Quest 3S est en effet destiné à un public néophyte, qui n’a donc jamais gôuté à des produits de meilleure qualité. Pour un premier pas, l’expérience se révèle tout à fait convaincante d’autant que la qualité de son participe grandement à l’immersion.

Meta n’a fait aucune concession non plus sur les performances. Le Quest 3S embarque la m̂eme puce Snapdragon XR2 Gen 2 que le Quest 3, accompagnée de 8 Go de RAM et des m̂emes manettes. De quoi profiter d’une expérience de réalité mixte (qui permet de voir le monde à travers le casque) tout à fait convenable, y compris dans un environnement faiblement éclairé.

Par ailleurs, ces petits sacrifices techniques permettent d’améliorer l’autonomie du casque qui peut atteindre les 2h30, soit la durée d’un long film. C’est peu ou prou l’autonomie affichée du Vision Pro d’Apple, sans se trimballer de batterie dans la poche.

Meta se cherche encore sur les usages

À l’instar du reste de l’industrie, Meta se confronte aux limites des usages de la VR et de la réalité mixte. Payer plus de 500 euros (et jusqu’à 4 000 euros) pour regarder un film ou casser des briques avec un faux sabre laser, ça fait beaucoup.

Pour la sortie du Quest 3S, les ingénieurs de Meta n’ont pas vraiment changé de recette ni trouvé de killer feature. En revanche, s’essayer aux usages existants pour un prix accessible reste intéressant.

Alors, que peut-on faire avec le Quest 3S ? Tout ce que le Quest 3 fait déjà : faire du sport en réalité virtuelle (pas toujours très convaincant), regarder un film en mode cinéma ou travailler sur son PC Windows via des fen̂etres flottantes.

Enfin (et surtout), le Quest 3S permet de jouer aux jeux vidéo. Pour toucher un large public, Meta intègre directement Batman Arkham VR, le jeu sans aucun doute le plus apte à nous faire aimer la réalité virtuelle.

Batman Arkham VR : le gaming, salut de la réalité virtuelle ?

De toutes les expériences testées à Londes, jouer à Batman Arkham VR est de loin la plus excitante. Dès les premières secondes, voir ses bras, jambes et torse recouverts du costume du chevalier noir nous replongent en enfance.

Dans Batman Arkham VR, on se bat, bien sûr, mais on se déplace aussi comme Batman, à la première personne. Tendez le bras et vous envoyez le grapin sur un immeuble. Ecartez-les, et vous vous lancez dans le vide pour planer comme une chauve-souris.

Si la qualité graphique ne laisse aucune illusion sur le fait que nous sommes dans un jeu vidéo, l’expérience n’en demeure pas moins immersive. Après vingt minutes de jeu, on en redemande. Et si l’avenir de la VR passait par le jeu ? Peut-être. Une chose est sûre : Batman Arkham VR justifie presque à lui seul l’achat du Quest 3S.

Notre avis après une première prise en main

Techniquement, le Quest 3S est loin d’être parfait. Si son design en plastique apporte un confort et une légèreté appréciables, la qualité de l’image reste en deça de ce que l’on peut trouver sur le marché. Peut-on s’en offusquer ? Pas vraiment. La grande force du Quest 3S, c’est son prix. Proposé à 330 euros, il est presque deux fois moins cher que le Quest 3. Le Vision Pro d’Apple, lui, est 12 fois plus cher !

Si l’on se montre pragmatique, on peut faire avec le 3S tout ce que l’on fait avec un autre casque de réalité mixte (regarder des films, jouer, travailler, faire du sport etc.) avec une qualité d’image réduite. Ces sacrifices sont selon nous largement acceptables au regard du prix.

Car les apports de la VR sont encore loin d’être évidents pour le grand public. On comprend que dépenser plus de 500 euros (et jusqu’à 4 000 euros) pour une technologie dont on n’est pas convaincu est loin d’être évident (voire complètement fou). Mais pour 330 euros, la question se pose.

Avec le Quest 3S, Meta s’est donné pour mission de rendre accessible la réalité mixte au grand public. Après quelques heures d’expérience, cette mission semble accomplie. Un test plus approfondi nous permettra de savoir si Meta a vraiment vu juste ou si, comme les autres casques du genre, le Quest 3S finira par vivre sa vie seul dans le fond d’un placard.

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Source: On a essayé le Meta Quest 3S : le casque qui démocratise enfin la réalité virtuelle ?

Website: www.presse-citron.net

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